37.

Vivante.


Nous sommes le 19 février 2010 et je suis toujours là o.O

Aussi étrange que cela puisse paraître et d’aussi loin qu’il m’en souvienne, j’ai toujours cru dur comme fer que je disparaîtrais l’année de mes 36 ans.

C’était clair, gravé dans la roche: à 27 ans, je me mariais, à 29, je devais accoucher de ma fille aînée blonde comme les blés, à 31, j’étais censée donner naissance à ses jumeaux de petits frères et à 36 ans, je décédais. Simple.

D’accord, mon aîné s’est pointé l’année originellement dédiée au mariage et son seul point commun avec mon fantasme de mini-moi, ce sont ces petits triangles blonds cornus que le soleil estival dessine sur ses tempes au milieu de ses boucles brunes de métis, le faisant immanquablement ressembler à l’espèce de petit démon malicieux de 10 ans qu’il est.

Ok, le mariage a été célébré avec 8 ans de retard sur le planning.

Quant aux petits frères, l’année de naissance ne collait pas non plus avec mes prévisions.

Reste que pour ces deux-là, j’avais vu juste, ils sont venus en couple et sans aucun antécédent familial de gémellité connu lors de mon adolescence, à moins d’une prémonition, savoir que j’en aurais plus tard ne s’expliquait pas.
Donc aujourd’hui, je devrais « logiquement » n’être plus.

Mais j’y suis!

Et mes cadeaux ont commencé avant l’heure, dès hier soir, dès ce premier coucher de soleil auquel j’assiste depuis le début de l’année, signe que les jours rallongent.

Alors je vais continuer tranquillement cette journée à rallonge peuplée de surprises et d’imprévus comme j’aime et profiter les jours à venir de ce que la vie me réserve.

Mes petits plaisirs successifs de cette journée pourraient parfaitement être résumés par la phrase d’un ami croisé furtivement et fortuitement sur SL hier soir « une nouvelle année de gagnée sur la mort »…